Intervention de Lisette NARDUCCI en Conseil municipal le 25/05/09
Cession d'un ensemble immobilier à ADOMA, n° 6, 12, 14 et 16 rue Racati dans le 3ème arrondissement - Rapport 41
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Nous allons voter contre ce rapport. Et je rajouterai qu'à titre personnel, je le ferai avec force et détermination, non pas contre ADOMA ou l'ex-SONACOTRA, parce que l'on sait très bien que dans une ville comme la nôtre, avec le taux de pauvreté que nous avons atteint, et cela a été évoqué tout à l'heure sur le dossier de l'emploi, il faut saluer l'implication de toutes les structures et associations qui interviennent dans l'accompagnement des personnes en difficulté. Mais je vous rappelle qu'en 2005 déjà, je vous adressais une lettre ouverte suite à une décision que vous aviez prise sur la création d'un 7ème foyer Sonacotra dans le 3ème arrondissement, à la rue Rostand, qui depuis a vu le jour d'ailleurs, et je vous disais : "stop à la multiplication des réseaux de solidarité sur un territoire, en tout cas à la concentration de ces réseaux sur un même territoire".
Ce petit territoire du 2ème Secteur, je parle bien sûr en superficie, comptait déjà à l'époque plus d'une vingtaine d'associations ou structures très sociales toutes confondues. Et pour que l'on comprenne bien : sept foyers Sonacotra ou résidences Sonacotra ou Adoma, la Croix-Rouge, l'Armée du Salut, le Secours Catholique, la Fondation Abbé Pierre, le SARA, l'Accueil de jour Marceau, l'Accueil de nuit Saint-Jean-de-Dieu, la Madrague-Ville, Mère Teresa, etc., la liste est longue.
Et non seulement vous n'avez pas entendu, Monsieur le Maire, mais aujourd'hui vous proposez un 8ème foyer ou résidence Adoma. Et comme cela ne suffit pas, dans le même temps, ce mois-ci en Commission d'urbanisme, on décide pour nous la création de 40 logements annexes de l'Hôpital Edouard Toulouse, pour des personnes qui sont en très grande difficulté, et sans partie médicalisée bien sûr, mais aussi l'extension de l'Accueil de nuit Saint-Jean-de-Dieu, où on va élever les bâtiments, toujours pour étendre et alors que l'on compte déjà 250 lits, mais également un programme porté par Habitat Humanisme, et comme cela ne suffit toujours pas, on y rajoute un foyer, ce que l'on appelle un foyer de jeunes travailleurs.
Aussi, légitimement, je m'interroge : quel est l'objectif ? Est-ce que l'on n'est pas en train… excusez-moi du propos qui va peut-être vous paraître un peu dur, mais je pensais qu'avec la fin de la guerre 39-45, c'était aussi la fin des ghettos. Mais non ! Dans un autre genre, aujourd'hui, en 2009… Je sais qu'il y a des choses qui sont difficiles à entendre !
En 2009 et sans aucun état d'âme, on est justement en train de construire un très grand ghetto de pauvres, en tout cas c'est la volonté manifeste qui est affichée –et il ne faut pas avoir peur des mots, appelons un chat un chat–, dans un arrondissement comme le 3ème en particulier où toutes les études, celles que vous avez faites, ont montré que c'était déjà l'arrondissement le plus pauvre de Marseille. Eh bien ! On y rajoute difficulté sur difficulté, un peu plus de précarité et un peu plus de misère !
Quel est le Maire de Secteur, ici, qui accepterait le dixième des décisions que vous prenez ? Aucun ! Et je ne l'accepte pas plus, au nom de toute une population qui demande un peu de considération ! Et que l'on m'explique quelle cohérence avec l'ambition affichée de faire de notre cité une grande métropole, une ville euroméditerranéenne, capitale de la culture en 2013 ! Moi, je ne vois pas. Et de quelle manière aussi on compte cacher la misère qui borde le périmètre Euroméditerranée, parce que c'est une réalité et que l'on enfonce évidemment avec de telles décisions !
Je sais que vous allez me répondre ou me faire répondre que, de toutes les manières, je fais obstacle aux projets et aux programmes immobiliers que vous proposez. Mais non, Monsieur le Maire ! Et je le dis sans ambiguïté, je suis très favorable et nous le sommes tous, surtout dans ces quartiers, à la création de logements mixtes, avec bien sûr les équipements qui vont avec, d'autant que nous avons dans ce secteur et dans cet arrondissement des possibilités foncières nombreuses. Mais non, effectivement, quand on nous propose la création de logements sur le seul espace vert qui est le site de la Maternité aujourd'hui. Ou non bien sûr, après avoir émis un avis favorable sur un projet d'ensemble à la rue Edouard Vaillant, sur l'une des deux constructions quand celle-ci se trouve en haut d'une butte dans une rue très étroite, en plein virage, et pour laquelle d'ailleurs les Services de sécurité n'ont même pas émis d'avis favorable, et vous savez que c'est une obligation pour qu'un permis soit validé. Alors, effectivement, j'ai demandé l'annulation de ce permis.
Monsieur le Maire, on ne s'oppose pas à tout, mais on ne peut pas accueillir toute la misère du monde dans un même arrondissement, dans un même secteur, et je sais que vous le savez aussi. Et vous savez comme moi que la meilleure façon d'aider les personnes en difficulté, c'est de répartir ces structures sur l'ensemble du territoire marseillais. Il y a seize arrondissements à Marseille, il n'y a aucune raison… et la question de la proximité du Centre-Ville n'est qu'un prétexte, il n'y a aucune raison que l'on continue à alourdir des quartiers qui sont déjà très en mal socialement.
Aussi, je vous demande, Monsieur le Maire, de retirer ce rapport et de tenir compte des grandes difficultés sociales que connaît déjà le 3ème arrondissement. Je vous remercie.
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
Nous allons voter contre ce rapport. Et je rajouterai qu'à titre personnel, je le ferai avec force et détermination, non pas contre ADOMA ou l'ex-SONACOTRA, parce que l'on sait très bien que dans une ville comme la nôtre, avec le taux de pauvreté que nous avons atteint, et cela a été évoqué tout à l'heure sur le dossier de l'emploi, il faut saluer l'implication de toutes les structures et associations qui interviennent dans l'accompagnement des personnes en difficulté. Mais je vous rappelle qu'en 2005 déjà, je vous adressais une lettre ouverte suite à une décision que vous aviez prise sur la création d'un 7ème foyer Sonacotra dans le 3ème arrondissement, à la rue Rostand, qui depuis a vu le jour d'ailleurs, et je vous disais : "stop à la multiplication des réseaux de solidarité sur un territoire, en tout cas à la concentration de ces réseaux sur un même territoire".
Ce petit territoire du 2ème Secteur, je parle bien sûr en superficie, comptait déjà à l'époque plus d'une vingtaine d'associations ou structures très sociales toutes confondues. Et pour que l'on comprenne bien : sept foyers Sonacotra ou résidences Sonacotra ou Adoma, la Croix-Rouge, l'Armée du Salut, le Secours Catholique, la Fondation Abbé Pierre, le SARA, l'Accueil de jour Marceau, l'Accueil de nuit Saint-Jean-de-Dieu, la Madrague-Ville, Mère Teresa, etc., la liste est longue.
Et non seulement vous n'avez pas entendu, Monsieur le Maire, mais aujourd'hui vous proposez un 8ème foyer ou résidence Adoma. Et comme cela ne suffit pas, dans le même temps, ce mois-ci en Commission d'urbanisme, on décide pour nous la création de 40 logements annexes de l'Hôpital Edouard Toulouse, pour des personnes qui sont en très grande difficulté, et sans partie médicalisée bien sûr, mais aussi l'extension de l'Accueil de nuit Saint-Jean-de-Dieu, où on va élever les bâtiments, toujours pour étendre et alors que l'on compte déjà 250 lits, mais également un programme porté par Habitat Humanisme, et comme cela ne suffit toujours pas, on y rajoute un foyer, ce que l'on appelle un foyer de jeunes travailleurs.
Aussi, légitimement, je m'interroge : quel est l'objectif ? Est-ce que l'on n'est pas en train… excusez-moi du propos qui va peut-être vous paraître un peu dur, mais je pensais qu'avec la fin de la guerre 39-45, c'était aussi la fin des ghettos. Mais non ! Dans un autre genre, aujourd'hui, en 2009… Je sais qu'il y a des choses qui sont difficiles à entendre !
En 2009 et sans aucun état d'âme, on est justement en train de construire un très grand ghetto de pauvres, en tout cas c'est la volonté manifeste qui est affichée –et il ne faut pas avoir peur des mots, appelons un chat un chat–, dans un arrondissement comme le 3ème en particulier où toutes les études, celles que vous avez faites, ont montré que c'était déjà l'arrondissement le plus pauvre de Marseille. Eh bien ! On y rajoute difficulté sur difficulté, un peu plus de précarité et un peu plus de misère !
Quel est le Maire de Secteur, ici, qui accepterait le dixième des décisions que vous prenez ? Aucun ! Et je ne l'accepte pas plus, au nom de toute une population qui demande un peu de considération ! Et que l'on m'explique quelle cohérence avec l'ambition affichée de faire de notre cité une grande métropole, une ville euroméditerranéenne, capitale de la culture en 2013 ! Moi, je ne vois pas. Et de quelle manière aussi on compte cacher la misère qui borde le périmètre Euroméditerranée, parce que c'est une réalité et que l'on enfonce évidemment avec de telles décisions !
Je sais que vous allez me répondre ou me faire répondre que, de toutes les manières, je fais obstacle aux projets et aux programmes immobiliers que vous proposez. Mais non, Monsieur le Maire ! Et je le dis sans ambiguïté, je suis très favorable et nous le sommes tous, surtout dans ces quartiers, à la création de logements mixtes, avec bien sûr les équipements qui vont avec, d'autant que nous avons dans ce secteur et dans cet arrondissement des possibilités foncières nombreuses. Mais non, effectivement, quand on nous propose la création de logements sur le seul espace vert qui est le site de la Maternité aujourd'hui. Ou non bien sûr, après avoir émis un avis favorable sur un projet d'ensemble à la rue Edouard Vaillant, sur l'une des deux constructions quand celle-ci se trouve en haut d'une butte dans une rue très étroite, en plein virage, et pour laquelle d'ailleurs les Services de sécurité n'ont même pas émis d'avis favorable, et vous savez que c'est une obligation pour qu'un permis soit validé. Alors, effectivement, j'ai demandé l'annulation de ce permis.
Monsieur le Maire, on ne s'oppose pas à tout, mais on ne peut pas accueillir toute la misère du monde dans un même arrondissement, dans un même secteur, et je sais que vous le savez aussi. Et vous savez comme moi que la meilleure façon d'aider les personnes en difficulté, c'est de répartir ces structures sur l'ensemble du territoire marseillais. Il y a seize arrondissements à Marseille, il n'y a aucune raison… et la question de la proximité du Centre-Ville n'est qu'un prétexte, il n'y a aucune raison que l'on continue à alourdir des quartiers qui sont déjà très en mal socialement.
Aussi, je vous demande, Monsieur le Maire, de retirer ce rapport et de tenir compte des grandes difficultés sociales que connaît déjà le 3ème arrondissement. Je vous remercie.