Intervention d'Aline MARRONE en Conseil municipal le 15/12/08

Publié le par Groupe municipal Faire Gagner Marseille

Intervention d'Aline MARRONE sur le Rapport n°146 : "Réaménagement de l'école maternelle Révolution et création d'une école élémentaire sise 45,55 et 59 rue Edouard Vaillant"

Monsieur le Maire,

Nous ne pouvons que nous réjouir bien entendu de ce rapport qui propose un réaménagement de l'école maternelle et une création d'école.

Mais permettez-moi, Monsieur le Maire, à l'occasion de ce rapport, de vous exprimer, au nom de notre Groupe Faire Gagner Marseille, nos inquiétudes sur l'éducation en général au niveau de notre ville et qui concernent le projet de budget 2009 et les réformes présentées par le Ministère de l'Education Nationale, puisqu'il y aura des effets induits sur le fonctionnement des écoles de notre ville et sur la prise en compte de nos écoliers. Et ceci est très important pour nous, élus. Que prévoit-il ? Simplement la suppression de 13 500 postes d'enseignants au niveau national, dont 3 000 postes d'enseignants spécialisés exerçant en réseau d'aide spécialisée, le RASED.

Alors beaucoup se posent des questions : qu'es aco le RASED ? Le RASED, c'est très important parce que ce sont des enseignants spécialisés qui s'occupent, dans nos écoles, des enfants qui rencontrent une difficulté persistante qui les empêche d'apprendre. Cette aide intervient quand le maître a utilisé tous les outils pédagogiques dont il dispose et que la difficulté persiste. Pour pouvoir apporter cette aide, il faut donc des maîtres spécialisés qui travaillent en étroite collaboration avec les maîtres et les familles.

Concernant toujours ces réformes, il apparaît une forte volonté de voir disparaître les classes de petite section des écoles maternelles, là où les enseignants apprennent aux enfants à se repérer dans l'espace et dans le temps, à développer leur langage, à vivre ensemble. La petite section de maternelle n'est pas une garderie comme certains voudraient le faire croire, et j'espère que Mme CASANOVA ne me contredira pas là-dessus. Ce n'est pas une garderie. On comprend bien que dans la situation actuelle, le Gouvernement cherche par tous les moyens à faire des économies. Mais jusqu'où allons-nous pouvoir accepter que pour faire des économies il se désengage de ses missions envers la jeunesse, envers notre jeunesse, en déléguant hors de l'école ce que celle-ci doit assurer pour tous ? Nous savons très bien que dans ces conditions, on crée une école à deux vitesses où les inégalités scolaires renforceront encore plus les inégalités sociales.

 Et puis, je souhaite ajouter que l'on ne peut pas ignorer non plus le mouvement des lycéens qui manifestent chaque jour dans les rues. Ce sont nos lycéens marseillais ! Ce sont des citoyens marseillais ! Ils ne font pas l'école buissonnière, comme certains voudraient le faire entendre. Ils font encore moins de la gesticulation, comme certains l'affirment. Ils expriment leurs inquiétudes. Ils font partie de notre ville, on doit en parler, on les voit tous les jours, on ne peut pas nier qu'ils sont là. Pourquoi ils s'interrogent ? Parce que pour eux aussi il n'y a aucune concertation sur la réforme des lycées et que le Ministre décide de leur avenir sans eux. Et quand les jeunes sont dans la rue, Monsieur le Maire, les parents d'élèves ont peur ! Oui, des parents d'élèves responsables, qui ont tout simplement rappelé au Ministre qu'une réforme d'ampleur demande du temps pour la concertation et l'expérimentation, sinon elle ne fait que générer de l'inquiétude, du repli sur soi et alimente le marché de l'angoisse scolaire, déjà largement développé dans notre pays. Ils n'ont pas été entendus non plus.

J'ai évoqué là l'inquiétude des enseignants, des parents, des lycéens. Je sais que vous allez peut-être me dire que l'on n'est pas à l'Assemblée, mais ce sont quand même des personnes qui habitent dans notre ville qui sont dans la rue. Il en va de même pour les étudiants marseillais, cela nous concerne aussi, qui eux se soucient pour leur avenir.

Pouvez-vous continuer à rester sourd face à toutes ces inquiétudes sachant que notre ville sera touchée de plein fouet par toutes ces réformes ? Je voudrais quand même rappeler que l'Ecole, avec un grand E, appartient à tous les citoyens et qu'il est de notre responsabilité collective de se préoccuper en priorité de l'école publique.

En conclusion et pour toutes ces raisons, je vous demande, Monsieur le Maire, si, nous, nous pouvons espérer que vous interviendrez, en votre qualité de Sénateur-Maire, auprès du Gouvernement qui semble vouloir maintenir toutes ces réformes contre vents et marées, qui pénaliseront très fortement nos écoliers et nos jeunes ?

Publié dans Education

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