Intervention de Lisette Narducci en Conseil municipal le 29/06/09

Publié le par Groupe municipal Faire Gagner Marseille

Rapport 48 : Participation de la Ville de Marseille au Marché International Professionnel de l'implantation Commerciale et de la Distribution (MAPIC) de Cannes du 18 au 20 novembre 2009

Monsieur le Maire, mes chers collègues, nous allons voter bien sûr favorablement ce rapport, même si nous sommes un peu surpris par le coût, 120 000 Euros, de cette participation à ce Salon commercial. Il est néanmoins important effectivement que notre Ville participe à un tel événement dans la mesure où beaucoup de métropoles le font aussi.

Je souhaite néanmoins faire deux petites remarques quant à l'évolution du tissu commercial de notre ville. La multiplication actuelle des projets de surfaces commerciales de grande ampleur, les Terrasses du Port, la Valentine, la Capelette et peut-être la zone du Prado, nous inquiète un petit peu. Le petit commerce va-t-il survivre à une telle concurrence ? La demande est-elle assez importante pour permettre à tous ces grands centres d'être rentables, même si la conjoncture s'améliore ? Et je vous avoue que nous commençons là à avoir quelques doutes.

En tant que Maire du 2ème Secteur, je suis plus directement et concrètement
confrontée à ce problème. En effet, la rénovation de la rue de la République et des rues adjacentes conduit à une révision à la hausse des baux commerciaux et des loyers payés par les particuliers. Pour un certain nombre d'entre eux, ces augmentations atteignent 50 %, 100 %, 300 % voire 500 % d'augmentation, ce qui les conduit le plus souvent bien sûr à mettre les clés sous la porte.

Et pour être concrète, je vous donne deux exemples. La fleuriste qui se trouve à l'îlot 26 paie aujourd'hui 1 000 Euros de loyer pour 40 m². Sans prévenir, on lui augmente son loyer, on le fait passer de 1 000 Euros à 2 300 Euros, hors charges. Ou mieux encore, je parlais de 500 % d'augmentation : la miroiterie qui se trouve dans le même îlot paie aujourd'hui un peu plus de 20 000 Euros annuels et se voit, là aussi sans attendre la fin de bail ou le renouvellement de bail, passer de 20 000 Euros à 110 000 Euros. Donc vous voyez qu'il y a de quoi être interloqué, et ce sont des procédés tout à fait anormaux.

Est-ce qu'il est normal que nous laissions dans cette ville le petit commerce disparaître à ce point ? Je suis tout à fait préoccupée, et je ne suis pas la seule, comme vous tous j'imagine, par ces hausses de loyers, qui accompagnent aussi bien sûr la hausse des loyers des particuliers qui se voient dans l'obligation de déménager. Il y a là un vrai problème quant au devenir de notre ville, le petit commerce étant la vie des quartiers, et on ne peut pas considérer le développement de notre centre-ville, auquel tous ensemble nous travaillons, en fermant les yeux sur ce qui se passe aujourd'hui.

Je souhaiterais très simplement que notre Ville soit plus impliquée dans des procédures ou des outils contraignant les investisseurs, même si on comprend qu'ils travaillent à leur rentabilité, mais quel prix à payer aujourd'hui ! Ceci n'est pas acceptable.

Par ailleurs, la multiplication des grandes surfaces porte en germe une uniformisation des quartiers de notre ville et de son tissu économique alors que, paradoxalement, le petit commerce semble à nouveau plébiscité par les consommateurs, et c'est ce qui est normal. Je pense qu'il est temps que notre Ville se préoccupe de ce problème et mène une politique beaucoup plus volontariste, qu'il faudrait que nous ayons afin de préserver ce qui constitue l'originalité et la véritable richesse de notre ville, je veux parler bien sûr de sa diversité.

Voilà ce que je voulais dire sur ce rapport. Et si je peux me permettre juste un petit retour en arrière sur la culture, je veux dire que le Conseil Général, en matière de culture, a non seulement voté une subvention particulière et spécifique Marseille 2013, mais a conservé en plus son enveloppe culturelle pour les actions courantes. Je vous remercie.

Publié dans Economie-Emploi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article